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jeudi 23 mars 2017

2017_03_23 LE BIZET : À 86 ans, Jeannine prend sa retraite, après 70 ans de travail, Jeannine va délaisser son cher comptoir. Commerçante durant six décennies, elle a vu évoluer le commerce. Marie-France PHILIPPO du journal l’Avenir.

À 86 ans, Jeaninne est assurément la commerçante la plus âgée de la région. Elle vient toutefois de décider de quitter le comptoir de son magasin de la rue du Touquet.
Cette Bizétoise d’origine, née Vermeersch, se marie en 1958 au Messinois Yves Hellem: «J’ai arrêté mon travail en confection, chez Delesalle à Houplines, pour aider mon mari. On s’est d’abord installé dans la rue Duribreu avant d’acheter la boucherie Roetynck, dans la rue du Touquet. Mon mari était ami avec le fils de ces commerçants. Nous avons ouvert ici, en mai 1968.»
Bientôt Tobacco City! :
Tandis que son mari faisait des travaux de peinture et posait du papier peint et du revêtement de sol, Jeannine vendait des rideaux, des tentures, de la droguerie, etc. et réalisait des travaux de confection. «Mon mari est mort en 1993, mais je n’ai jamais pensé à arrêter parce que je voulais continuer son œuvre, mais aussi parce que j’aimais bien le contact avec la clientèle. J’ai cousu des rideaux et des tentures jusqu’à l’année dernière!»
Xavier, leur fils unique, a repris un temps la relève, mais des ennuis de santé l’ont amené vers d’autres activités.
«À mon sens, mes parents ont eu les bonnes années. À partir des années 1980 et l’avènement des magasins de bricolage, le chiffre d’affaires a commencé à diminuer, même s’il y a toujours eu des clients fidèles à la qualité des marques proposées.
Ces dernières années, les commerces locaux ont fermé les uns après les autres. Et aujourd’hui, si cela continue, Le Bizet va changer de nom, il va s’appeler Tobacco City.»
Les modes se démodent…
La mentalité a aussi beaucoup évolué: «Les clients sont plus exigeants qu’avant. Ils croient savoir mieux ce qu’ils veulent, mais ils deviennent hésitants face à toutes les possibilités. Avant, il fallait avoir du stock parce que les clients voulaient voir, palper, etc. Mais les modes se démodent et l’on reste avec de la marchandise sur les bras.
Ensuite, nous avons travaillé davantage sur collection, avec des livraisons rapides. Aujourd’hui, l’internet révolutionne les achats et l’on se demande où ce processus va s’arrêter. Quant au métier de peintre, il est encore possible d’en vivre, mais il faut s’adapter aux besoins des clients.»
Jusqu’à l’an dernier, Jeannine ne pensait pas à prendre sa retraite, mais l’accumulation des années a fini par peser. Le magasin est en liquidation totale jusqu’au week-end de Pentecôte, uniquement ouvert les mardis et mercredis. S’amoncellent dans les rayons: voilages, papiers peints, pots de peinture, toiles cirées, couvertures, tapis, etc.
«Ensuite, je vais déménager et retourner dans la maison de mes parents, où je suis née, précise Jeannine, encore bon pied bon œil. Mais je ne vais pas m’ennuyer parce qu’aime la lecture et que je vais rester dans le monde. Jusqu’il y a peu, j’aimais bien aller sur la piste lors des repas dansants mais, à mon âge, l’exercice devient plus difficile!»
Retraitée, Jeannine sait qu’elle ne restera pas seule. Son fils Xavier, son petit-fils Jonathan et son arrière-petit-fils Mathéo veilleront sur elle!

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